Chirurgie de la ptôse mammaire

Définition de la ptôse mammaire :

Lorsque le praticien emploie le terme de « ptôse mammaire », il évoque un affaissement de la glande et d’une distension de la peau qui l’enveloppe. Le sein est alors en position trop basse et le plus souvent selon les terme de métier, « déshabité » dans sa partie supérieure.

La ptôse mammaire peut être simplement due à la forme et au positionnement naturels chez certaines femmes. Cependant, dans la plupart des cas, il s’agit d’un phénomène qui survient après un amaigrissement important ou à la suite d’une grossesse avec allaitement. Ce phénomène peut être isolé : on parle alors de « ptôse pure ». Cette ptôse peut aussi être associée à un certain degré d’hypertrophie mammaire, ou à l’inverse, à une hypotrophie mammaire.

A Noter : Ces défauts jugés purement esthétiques que constitue la ptôse mammaire ne justifient pas une prise en charge par l’Assurance-Maladie.

Chirurgie de la ptôse mammaire en pratique :

Le praticien distingue plusieurs types d’intervention selon l’importance de la ptôse elle-même.

Ainsi, en cas de ptôse peu importante associée à une demande d’augmentation de volume, il est possible de la corriger par une simple mise en place d’implants mammaires, avec une rançon cicatricielle minimale.
En présence d’une ptôse mammaire modérée, il est possible de mettre en œuvre une technique dite « verticale » qui donnera une cicatrice péri aréolaire et verticale.

Au-delà d’un certain degré de ptôse, le chirurgien est obligé de pratiquer une resection de la peau ce qui provoque des cicatrices nettement plus visibles. Par exemple, pour le traitement d’une ptôse très importante, la cicatrice aura la forme d’un « T » inversé.

Remarque : La patiente doit intégrer, avant sa prise de décision, le fait que très rarement, il sera possible de ne faire qu’une cicatrice péri aréolaire. Elle doit envisager d’accepter des cicatrices plus visibles.

A Noter : le traitement chirurgical d’une ptôse mammaire impose généralement une hospitalisation de 24 heures. L’anesthésie retenue est presque toujours générale, elle est évaluée dans le cadre des examens préopératoires (bilan, consultation d’anesthésie et mammographie). En fonction de la technique retenue par le chirurgien et de la nécessité ou non de mettre en place une prothèse, l’intervention peut durer de 1 h30 à 2 h 30.

Rappel : Le risque de survenue d’un cancer n’est pas augmenté par cette intervention.

Après l’opération de ptôse mammaire :

Comme dans toute anesthésie générale, celle qui précède l’opération de traitement d’une ptôse mammaire comporte un certain nombre de risques qui font l’objet d’une information et d’une prise en compte au moment de la consultation préopératoire avec l’anesthésiste.

Le premier pansement est retiré suivant les cas, entre 1 et 2 jours après l’opération : il est remplacé par un soutien-gorge assurant une bonne contention. Le port de ce soutien-gorge est conseillé pendant environ un mois, nuit et jour. Les fils de suture sont retirés vers le 15e jour après l’intervention. L’œdème et les ecchymoses nés de l’intervention disparaissent en 15 jours à 3 semaines.

Forme et volume sont définitivement acquis au 6e mois postopératoire (période à laquelle il est possible d’avoir une vision exacte du résultat final, même si les cicatrices atteignent leur aspect définitif après un an d’évolution).

Il convient d’envisager une convalescence et un arrêt de travail d’une durée de 7 à 10 jours.

A Noter : Il est généralement conseillé, comme dans le traitement de l’hypertrophie mammaire, d’attendre un à deux mois pour reprendre une activité sportive

Risques et complications suite à une intervention de ptôse mammaire:

Risques anesthésiques :

Comme dans toute anesthésie générale, celle qui précède l’opération de traitement d’une ptôse mammaire, accompagnée ou non de la pose de prothèses, comporte un certain nombre de risques qui font l’objet d’une information et d’une prise en compte au moment de la consultation préopératoire avec l’anesthésiste.

Risques immédiats liés à l’intervention :

  • L’hématome : Il s’agit d’un saignement provocant une augmentation brusque du volume d’un sein et qui justifie une reprise rapide au bloc opératoire afin d’évacuer l’excédents de sang.
  • L’infection : elle peut se manifester quelques jours après l’intervention. Elle peut justifier un drainage chirurgical et un traitement antibiotique.
  • Les retards de cicatrisation : ces retards sont le plus souvent dus à une désunion cicatricielle ou à une nécrose cutanée.

Risques secondaires (quelques semaines) :

Deux types de risques secondaires peuvent accompagner le traitement chirurgical de l’hypertrophie mammaire : les troubles de la sensibilité aréolaire (hyper ou hypo sensibilité) qui peuvent durer plusieurs mois, et une possible asymétrie de hauteur, de volume ou de forme, souvent liée à une complication immédiate (infection ou nécrose tissulaire). Si cette asymétrie s’avère trop importante, elle peut justifier une reprise qui se fera le plus souvent après un an d’évolution.

Risques tardifs (à partir de 6 mois à 1 an) :

Parmi les risques tardifs liés au traitement chirurgical de la ptôse mammaire, on note :

  • L’aspect des cicatrices : le plus souvent elles prennent un aspect rosé et gonflé au cours des deuxième et troisième mois postopératoires ; passé cette période elles s’estompent en général peu à peu, pour devenir, avec le temps, peu visibles. Elles peuvent toutefois demeurer élargies, blanches ou au contraire brunes voir hypertrophiques ou chéloïdes. Dans tous les cas, elles ne disparaissent jamais complètement.
  • La récidive de la ptôse qui peut résulter de variations de poids importantes, ou d’une nouvelle grossesse.

A Noter : La ptôse mammaire constitue une demande fréquente chez les patientes entre 30 et 45 ans qui aspirent à retrouver une poitrine plus galbée et donc d’aspect plus jeune. A retenir toutefois que cette modification se fait souvent au prix de cicatrices qu’il faut savoir accepter.

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